A l'aube du mardi 6 juin 1944, plus de 200000 hommes, Britanniques, Américains, Canadiens et Français, débarquent sur les plages normandes, baptisées Omaha, Utah, Gold, Juno et Sword. Depuis 1942, Churchill, le Premier ministre anglais, et Roosevelt, le président des Etats-Unis préparaient l'opération Overlord, la plus grande opération amphibie de tous les temps. Elle s'engage ce matin-là sous les ordres d'Eisenhower, général américain, commandant suprême des forces alliées, et du général britannique Montgomery. En nous faisant revivre les deux mois de la bataille de Normandie, Anthony Kemp retrace la phase ultime de la libération de l'Europe.
Tout commence le 16 décembre 1944 à 5h30. Un bombardement nourri sur le front occidental - sur le haut plateau ardennais - marque le début de la contre-offensive de Hitler pour stopper la progression alliée et avancer sur Anvers. L'opération militaire la plus importante des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale est lancée. Face à la violence de l'attaque allemande, la réponse américaine ne tarde pas : Eisenhower envoie toutes les forces blindées en direction des Ardennes. La bataille des Ardennes telle qu'on ne vous l'a jamais racontée. De la préparation de l'offensive à la description des combats en passant par l'évocation de la vie des civils et des militaires durant cet hiver glacial, Pierre Stéphany nous fait vivre les événements d'un combat terrestre intense, lourd en pertes humaines et matérielles. Un livre captivant sur une bataille qui ne fut pas une ultime péripétie du conflit mondial, mais bien un engagement comparable à la bataille de Normandie.
Un homme illustre bien mieux qu'Adolf Eichmann la thèse de Hannah Arendt sur la banalité du mal : Franz Stangl, commandant du camp de Treblinka, où furent gazés près de neuf cent mille Juifs. C'est sans grands états d'âme que ce policier autrichien à l'échine souple est devenu, au bout du compte, celui qu'Himmler appelait notre meilleur Kommandant. A la fin de la guerre, Stangl échappe à la justice et, grâce à la filière vaticane, trouve refuge au Brésil avec sa famille. Débusqué par Simon Wiesenthal, extradé vers l'Allemagne, il y sera jugé en 1970 et condamné à la prison à vie. Alors qu'il attendait son verdict en appel, il accorda une série d'entretiens à la journaliste Gitta Sereny. Le résultat est ce livre unique. Trente-trois ans après sa parution, Au fond des ténèbres reste un document hors du commun : sans jamais céder à la facilité ou au sensationnalisme, Gitta Sereny nous fait pénétrer dans l'esprit d'un des plus grands meurtriers de masse de l'histoire de l'humanité.
Avec ce document prodigieux sur lélevage humain de la S.S. et sur le rapt des enfants de sang pur à travers lEurope, on touché à lessence même du national-socialisme.
Au cours dune longue et difficile enquête, Marc Hillel et Clarissa Henry ont retrouvé les témoins et les victimes de lorganisation S.S. de Lebensborn : trente ans après, les plaies sont toujours ouvertes.
Le 27 janvier 1945, l'armée Rouge pénètre dans le camp de concentration d'Auschwitz et libère les derniers survivants. Le monde découvre un système d'une barbarie inouïe et jamais vue dans l'histoire de l'humanité : la Solution finale, les chambres à gaz et les fours crématoires. S'appuyant sur les meilleures sources historiques et sur une centaine d'entretiens inédits avec d'anciens bourreaux et des rescapés, Laurence Rees nous permet de comprendre de l'intérieur le fonctionnement de cette machine à tuer. La force et l'originalité de cette enquête unique sont de montrer comment les décisions qui ont abouti à la construction des camps ont mûri des années durant. Et l'on découvre, incrédules, qu'aujourd'hui encore nombre d'anciens nazis justifient leurs crimes par un simple et atroce : Je pensais que c'était une bonne chose.
La « Grande Guerre patriotique », celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge, du début à la fin de ce conflit, il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou, Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira son inoubliable roman Vie et Destin -, l'Ukraine, la Biélorussie, la libération des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans Varsovie réduite au silence après l'insurrection, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier ce qu'il appelle « la vérité impitoyable de la guerre », constituée d'anecdotes, de détails révélateurs, de propos, de gestes ou de comportements saisis sur le vif avec un regard empreint d'une profonde humanité dans cette négation de l'humanité que fut la guerre sur le front russe.Ses carnets, par leur liberté de ton et leur préférence marquée pour la vérité profonde des hommes plutôt que pour les vérités officielles, différaient sensiblement de ses dépêches publiées dans L'Étoile rouge et auraient pu valoir de gros ennuis à Grossman s'ils avaient été découverts. Aujourd'hui, l'historien Antony Beevor les sauve de l'oubli en nous en proposant des morceaux choisis reliés entre eux par des indications précieuses sur le déroulement de la guerre, le contexte politique et le cheminement personnel de Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée, et avant tout écrivain, c'est-à-dire chroniqueur à la fois lucide et complice de la condition humaine à une époque qui ne voulait voir que des héros et des traîtres.
Cet ouvrage retrace, sous la forme de textes répartis chronologiquement, l'immense conflit qui a secoué la planète et plongé l'humanité dans la plus terrible des tragédies que l'histoire ait connues. Si les faits militaires constituent la trame principale du livre et en ponctuent, jour après jour, le déroulement, ils ne sauraient à eux seuls rendre compte de la lutte qui fut menée sur tous les fronts par les hommes épris de liberté contre la bête noire du nazisme et ses alliés.
Cette guerre fut totale et il convenait, sous peine d'en donner une image tronquée, d'étendre nos investigations à toutes les formes qu'elle a empruntées : exécutions sommaires, prises d'otages, représailles collectives, liquidations systématiques de groupes humains entiers (Juifs, Tziganes).
Fidèle à la formule Chronique, ce livre restitue les faits comme le ferait un journaliste qui en a été le témoin, respectant l'éclairage du moment et parfois même les incertitudes. Ce souci n'est pas allé toutefois jusqu'à méconnaître les distorsions que la censure, le secret ou la propagande ont pu imposer aux informations telles qu'elles furent présentées à l'époque.
Le principe du découpage chronologique, à raison d'une semaine par double page, offre l'avantage considérable de montrer, s'agissant d'un conflit mondial, les événements dans leur simultanéité en tout lieu sur la planète. Complément indispensable, le lecteur trouvera, en introduction, une brève chronologie du 7 mars 1936 au 31 août 1939 et, en conclusion, une chronologie succincte des derniers mois de 1945, marqués par l'ouverture du procès de Nuremberg.
Le débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale ? à tel point que, dans l?esprit de nombreux Français, le reste de la guerre ne fut qu?une formalité. Or il n?en est rien. La bataille de Normandie fut longue, difficile, émaillée d?atrocités ? et décisive. D-Day et la bataille de Normandie est le premier livre d?historical narrative à l?anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis Le Jour le plus long de Cornelius Ryan. Antony Beevor a pu consulter des archives récemment ouvertes aux États-Unis et en Angleterre, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver des enregistrements originaux, dont les debriefings des soldats américains sur le terrain, nous offrant ainsi une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants.
Les souvenirs inédits et bouleversants de la secrétaire d'Hitler, qui ont inspiré le film La Chute. Une jeune fille de vingt-deux ans, qui rêve d'une carrière de danseuse, voit son destin bouleversé quand se présente en 1942 la chance de sa vie : Adolf Hitler lui demande de faire un test de dictée. Jusqu'à la mort du Führer, elle fut constamment à son côté, dactylographia ses discours, ses lettres, son testament, et l'accompagna dans ses derniers moments. Pendant toute la guerre, elle a, sans le savoir, participé à la plus monstrueuse des entreprises de destruction humaine. Tout commence par cette rencontre surprenante : elle qui attendait un tribun vociférant découvre un monsieur souriant et délicat, à la voix douce et modulée... Elle sera donc heureuse dans son travail, protégée par une figure paternelle, tenue à l'écart des opérations les plus secrètes. Quand les doutes surgiront, elle s'interdira d'aller plus loin dans l'investigation. Par loyauté autant que par confort, elle deviendra l'incarnation de ce que Hannah Harendt nommait la banalité du mal. Traudl Junge aura passé plus de cinquante ans de sa vie à essayer de comprendre son aveuglement. L'honnêteté de son témoignage et son absence de complaisance envers elle-même concourent à faire de ce récit un document capital. Est-on innocent quand on ne sait pas, ou est-on coupable de ne pas savoir.
Ce militaire de carrière a vu Hitler tous les jours pendant les derniers mois du Reich. Bien qu'il ne fût pas nazi, il a vécu la dernière semaine du régime à demeure, avant de s'échapper quand le bunker fut définitivement coupé du monde, le 29 avril 1945. Capturé par les Anglo-Saxons, il a noirci quatre carnets de notes, puis il s'est tu pendant soixante ans. François d'Alançon l'a convaincu de raconter son expérience : les neuf derniers mois du Troisième Reich. Bernd Freytag von Loringhoven est un second rôle clef : aide de camp des généraux Guderian et Krebs, il assiste chaque jour aux réunions de situation militaire dirigées par Hitler et il est en liaison avec tous les fronts. Son récit, d'autant plus impressionnant qu'il est dépourvu de toute dramatisation superflue, décrit une paralysie entrecoupée d'espoirs - les armes secrètes, l'offensive des Ardennes, l'armée de Wenck dans Berlin déjà occupé - jusqu'à la prise de conscience, fin avril 1945, de la mise échec et mat. Il saisit sur le vif les acteurs - de Göring à Keitel, de Himmler à Bormann, de Goebbels à Ribbentrop ; tout en restituant une ambiance, il chronique de l'intérieur les étapes de la défaite et les stratégies personnelles de ce premier cercle. Il brosse surtout une fresque saisissante du dernier Hitler, le survivant de l'attentat obnubilé par sa vengeance, le chef de guerre dos au mur à la recherche d'une victoire théâtrale, le Führer en quête d'un empire en ruine. Ainsi ce témoignage unique échappe-t-il au constat pour atteindre à la leçon : l'histoire au plus près est le meilleur antidote contre la complaisance.
Des jours sans fin clôt la magistrale enquête que Christian Bernadac a consacrée à la Déportation. Douze ans de réflexion sur un problème oublié par de nombreuses générations, inconnu pour d'autres, incompris par la plupart. La Déportation ne se raconte pas. Les attitudes, les comportements, les sensations, les souffrances de ceux et celles qui ont traversé ces « Jours sans fin » sont des éléments difficilement transmissibles. Mais les innombrables témoignages recueillis par Christian Bernadac nous permettent d'entrevoir l'horreur et cet enfer « banalisé » - son humanité aussi, car on n'aurait garde d'oublier les manifestations exemplaires de solidarité, de résistance, d'amitié ou d'héroïsme dont il fut le cadre. Des jours sans fin, c'est la vie quotidienne dans les commandos « secondaires » de Mauthausen, un ensemble qui n'avait jamais été étudié et dont les témoignages et documents rassemblés sont inédits.
Entre 1942 et novembre 1944, l'Allemagne nazie assassine dans les chambres à gaz d'Auschwitz -Birkenau plus d'un million de personnes, des Juifs européens dans leur immense majorité. Un Sonderkommando (unité spéciale), constitué de détenus juifs qui se relaient jour et nuit, est contraint d'extraire les cadavres des chambres à gaz, de les brûler dans les crématoires et de disperser les cendres. Quelques hommes ont transcrit ces ténèbres et ont enfoui leurs manuscrits dans le sol de Birkenau. Cinq de ces textes ont été retrouvés après la guerre. Aucun de leurs auteurs n'a survécu, les équipes étant liquidées et remplacées à intervalles réguliers. Ce sont trois de ces manuscrits, dans une nouvelle traduction du yiddish pour partie inédite en français, qui sont présentés ici. La terreur, qui est la règle à Birkenau, est la toile de fond de cette histoire. C'est d'elle dont parlent tous les manuscrits retrouvés. Du silence, de l'absence d'évasion, de ce monde à l'envers où le meurtre est devenu la norme et l'impératif moral d'un peuple saisi d'une angoisse obsidionale. S'y ajoutent les dépositions lors du procès de Cracovie en 1946, de trois rescapés des Sonderkommandos, témoignages qui confirment, entre autres, l'intensité du massacre des Juifs de Hongrie au printemps 1944, les documents d'histoire, les photos de déportations, les archives allemandes. Témoignages qui racontent la panique de la chambre à gaz, des victimes mortes asphyxiées, piétinées avant même que n'opère le gaz, dans des scènes à proprement parler inimaginables. Mais qui évoquent aussi la jouissance prise à humilier et à martyriser autrui, le sadisme sans limites, puisque tout était permis contre un peuple placé hors humanité.
Témoignage de l'auteur, rescapé de l'enfer de Dora, arrêté à Paris en ao t 1943, déporté à Buchenwald puis à Dora, où il arrive le 13 octobre. Dans le tunnel de Dora, où étaient construites les fusées secrètes allemandes qui n'ont pas permis à Hitler de gagner la guerre mais qui ont rendu possible la conquête de l'espace après qu'Américains et Russes aient récupéré les savants nazis de l'équipe de Wernher von Braun, 30.000 déportés sont morts. Evacué de force sur Bergen-Belsen début avril 1945, Jean Michel est libéré le 15 par les Anglais. L'ouvrage a obtenu le Prix Littéraire de la Résistance 1975
Douze ans seulement ont suffi à Adolf Hitler pour faire de l'Allemagne la machine de destruction la plus meurtrière de tous les temps et l'amener à sa propre ruine : comment un État moderne avec une grande culture et une économie avancée a-t-il pu confier son destin à un marginal politique ? C'est la question maîtresse à laquelle Ian Kershaw, auteur des ouvrages de référence les plus récents sur le nazisme, tente de répondre dans le deuxième tome d'une oeuvre magistrale, qui fait suite à Hitler. 1889-1936. Les deux tomes sont également disponibles en coffret Hitler.
L'objet de ce journal n'est donc pas son auteur, mais cette Europe qu'il a vue, d'un regard de plus en plus fasciné et horrifié, dévaler follement la route d'Armageddon pendant la seconde moitié des années 1930. Un seul pays, l'Allemagne, et un seul homme, Hitler, conduisaient l'Europe vers le désastre. J'ai passé dans ce pays à proximité de cet homme la plupart des années que j'ai vécues outre-mer. C'est de cet excellent point d'observation que j'ai vu les démocraties européennes chanceler, se lézarder et retraiter, leur confiance, leur jugement et leur volonté paralysés, d'un bastion à l'autre jusqu'à ce qu'il leur fut devenu impossible, sauf à l'Angleterre, de résister. De l'intérieur de cette citadelle solitaire, je pouvais aussi voir Hitler aller de victoire en victoire, unifiant l'Allemagne, la réarmant, écrasant et annexant ses voisins, jusqu'à ce qu'il eut fait du Troisième Reich le maître armé du continent
Les « kommandos » extérieurs, rattachés aux grands camps de concentration, vont croître et se multiplier au fil des mois de guerre et, dans la dernière année, devenir tentaculaires. Certains camps centraux, comme Ravensbrück, donneront naissance à plus de cent sections qu?il leur sera impossible d?administrer, d?approvisionner, de contrôler. Les commandants locaux, nouveaux seigneurs féodaux, s?accommoderont fort bien de cet état de fait. Parfois, un kommando lointain, trop important pour être « abandonné » est rattaché à un camp-mère plus proche ou devient, tout simplement, indépendant et crée de nouveaux kommandos qui, à leur tour?
Tout au long des libérations du premier trimestre 1945, les Alliés découvriront ainsi plusieurs milliers de camps de concentration, comme si l?Allemagne n?était plus qu?un immense territoire-camp.
Pour la déportée, cette menace du kommando est permanente et c?est toujours avec angoisse qu?elle reçoit une nouvelle affectation.
Car, sous le nom de « kommando » se cachent d?autres « destinations » beaucoup plus inquiétantes que l?usine, la mine, le chantier : kommando du ciel (chambre à gaz et cheminée du crématoire), transport noir, kommando sanatorium ou kommando de convalescence (camp où l?on abandonne les malades sans soins, les valides sans nourriture jusqu?à ce qu?ils s?éteignent), Bergen-Belsen, camp où l?on pratique les piqûres de benzine dans le c?ur ou l?empoisonnement pur et simple comme au « camp de jeunesse » de Ravensbrück, enfin kommandos fictifs, kommandos Mittverda de Ravensbrück (Mittverda n?a jamais existé) : les déportées sont chargées sur des camions, embarquent parfois dans des wagons, roulent quelques heures et descendent au point de départ pour être dirigées vers une chambre à gaz
Mai 1944. Le jour de ses 15 ans, Eva Schloss, une camarade d'Anne Frank, jeune juive réfugiée aux Pays-Bas comme elle, est découverte par les nazis dans sa cachette d'Amsterdam. Elle est envoyée à Auschwitz avec toute sa famille. Eva et sa mère réchapperont de l'enfer, son père et son frère n'en reviendront pas. Après la guerre, la mère d'Eva épouse Otto Frank, le père d'Anne Frank, qui a perdu sa femme et ses deux filles dans l'horreur des camps. Eva Schloss et Anne Frank, deux destins singulièrement parallèles pour ces deux adolescentes, à ceci près qu'Eva a survécu à une tragédie dont elle peut aujourd'hui témoigner. De sa rencontre avec le docteur Josef Mengele, qui faillit la choisir pour ses expériences sadiques, à la découverte par Otto Frank du journal de sa fille, ce récit déchirant retrace le combat inlassable d'une femme contre la folie des hommes et du génocide.
Ayant mis aux prises, de la fin septembre 1941 à la fin avril 1942, dans les conditions les plus atroces, un total de sept millions d'hommes dont plus de deux millions et demi devaient figurer au bilan des pertes, la bataille de Moscou représente certainement le plus gigantesque affrontement militaire de l'Histoire moderne. Son issue, de plus, décida en bonne part de celle de la Deuxième Guerre mondiale. Il n'en demeure pas moins qu'au contraire des batailles de Stalingrad ou de Koursk, dont l'importance stratégique et politique fut finalement moindre, elle n'est le plus souvent citée qu'en passant, et très rarement remise à sa vraie place. Il y a des raisons à cela - des raisons pour lesquelles les détails de cet affrontement presque direct entre deux tout-puissants dictateurs, Hitler et Staline, gênent encore bien des historiens officiels. Se penchant, à travers d'émouvants témoignages de survivants comme à travers des archives encore inédites, sur l'effroyable drame humain que représentèrent ces sept mois d'une lutte à la sauvagerie sans bornes, et n'hésitant pas, en violant tous les tabous, à explorer les coulisses politicopsychologiques de cette tragédie, Andrew Nagorski nous apporte, en même temps qu'un récit passionnant, les raisons de l'étrange discrétion continuant à entourer l'un des épisodes clés de la Deuxième Guerre mondiale.
Avec son magistral Stalingrad, rapidement devenu un best-seller mondial, Antony Beevor avait réussi à donner toute son ampleur tragique à l'une des plus terribles batailles de l'histoire de l'humanité. Le récit de la chute de Berlin, qui consacre, en 1945, l'effondrement du Troisième Reich et du rêve hitlérien de domination mondiale, était, comme il le souligne dans sa préface, la suite logique de cet ouvrage, en même temps que l'évocation d'un drame humain à peu près sans précédent. C'est, en effet, avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les Allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich puis s'approche inexorablement de Berlin, devenu pour elle l'antre de la bête fasciste. Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, viols et meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants vont périr, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuiront vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Mais, en même temps qu'il est assailli par un ennemi à l'incroyable férocité - encore que quelques traits d'humanité viennent parfois éclairer une fresque digne de Goya -, le peuple allemand est souvent sacrifié par des gouvernants que l'orgueil et le fanatisme conduisent à l'aberration la plus meurtrière. S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines, où l'orgueil rejoint la folie, la ruse côtoie la bêtise, l'héroïsme cohabite avec la peur, l'abnégation avec la cruauté.
Septembre 1938. Après avoir bafoué le traité de Versailles et envahi l'Autriche, Hitler a les yeux rivés sur les Sudètes. Le lieutenant-colonel Oster, membre des renseignements militaires allemands, qui a vu le dictateur à l'?uvre depuis 1933, est convaincu qu'il faut agir au plus vite afin d'éviter l'annexion des Sudètes et sa conséquence directe la guerre mondiale. Pour mener à bien son entreprise, Hans Oster parvient à réunir un réseau de choc : généraux de la Wehrmacht, membres de la police berlinoise, autorités civiles et religieuses ainsi qu'un groupe de patriotes prêts à tout. Tout est en place. Le coup d'Etat aura lieu dès que Hitler donnera l'ordre d'envahir la Tchécoslovaquie.
L'ouvrage au titre terrible de Raul Hilberg est l'oeuvre de toute une vie. Pendant trente-six ans, l'auteur a sondé les centres d'archives de l'Europe entière afin de répondre à une question : comment cet événement sans précédent qui eut pour résultat le meurtre de plus de cinq millions de personnes a-t-il pu avoir lieu ? Refusant de s'en tenir au seul constat d'une catastrophe morale, Hilberg analyse minutieusement les étapes qui, de la définition des Juifs par l'administration allemande des années trente à la Solution finale, ont jalonné le processus de destruction.
Par un traitement exhaustif des sources disponibles, l'auteur apporte patiemment la preuve que rien n'a été laissé au hasard dans l'organisation du système criminel des nazis. À l'appui de cette thèse, les décrets et notes de service du IIIe Reich prouvent le caractère méthodique de l'opération. La conclusion est implacable.
L'ouvrage au titre terrible de Raul Hilberg est l'oeuvre de toute une vie. Pendant trente-six ans, l'auteur a sondé les centres d'archives de l'Europe entière afin de répondre à une question : comment cet événement sans précédent qui eut pour résultat le meurtre de plus de cinq millions de personnes a-t-il pu avoir lieu ? Refusant de s'en tenir au seul constat d'une catastrophe morale, Hilberg analyse minutieusement les étapes qui, de la définition des Juifs par l'administration allemande des années trente à la Solution finale, ont jalonné le processus de destruction.
Par un traitement exhaustif des sources disponibles, l'auteur apporte patiemment la preuve que rien n'a été laissé au hasard dans l'organisation du système criminel des nazis. À l'appui de cette thèse, les décrets et notes de service du IIIe Reich prouvent le caractère méthodique de l'opération. La conclusion est implacable.
Le plus grand dictateur du XX° siècle aurait eu une jeunesse invertie. Pour explorer cette hypothèse, Lothar Machtan reprend pas à pas la biographie d'Hitler à partir de 1908, témoignage et documents à l'appui. Un quart de siècle plus tard, parvenant au pouvoir, Hitler doit tenir compte de l'opinion publique et de celle du maréchal von Hindenburg, homophobe endurci. Il fait éliminer au cours de la Nuit des longs couteaux, en 1934, plusieurs témoins gênants de ses frasques de jeunesse, dont Gregor Strasser, Ernst Röhm, le chef des sections d'assaut et homosexuel notoire, ainsi que tous ceux qui tentèrent de le faire chanter ou de révéler la vérité... Quant aux rapports qu'entretenait le Führer avec les femmes, notamment sa nièce, Geli Raubal, qui se suicida, et Eva Braun, il semblerait qu'ils aient juste servi de façade.
L'historien Ian Kershaw livre un grand récit de la fin de la guerre.
De lattentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, à la capitulation du 8 mai 1945, lAllemagne tombe peu à peu dans la folie meurtrière et la destruction. Cest un pays tout entier qui se transforme en immense charnier. Les morts civils tués sous les bombardements alliés, rescapés des camps
victimes des « marches de la mort », soldats sacrifiés dans des batailles perdues davance se comptent par milliers. Malgré tout, la guerre dure, le régime tient. La Wehrmacht continue denvoyer des soldats combattre sur le front.
Pourquoi la guerre a-t-elle duré si longtemps ? Comment expliquer lincroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? Cest pour répondre à ces questions que le grand historien britannique Ian Kershaw a entrepris ce vaste récit des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Lobstination fanatique du Führer, lemprise du parti nazi sur la population, la peur viscérale de larmée Rouge, mais
aussi les choix stratégiques et militaires des Alliés sont quelques-unes des hypothèses explorées dans ce livre, qui est aussi une réflexion brillante sur les rouages du régime nazi au moment de son agonie.
Le 16 juillet 1942, à l'aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée Vent printanier . Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants. Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont détenues au Vélo-drome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune la Rolande (avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne), dans des conditions épouvantables : entassées dans les gradins, dans une chaleur épouvantable, presque sans eau, ni vivres. Fruit d'une longue enquête, La Grande Rafle du Vel d'Hiv met en évidence de façon saisissante la responsabilité du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs de France. Il demeure encore aujourd'hui le document de référence sur le crime du Jeudi noir de juillet 1942.
En dépit de la dimension épique des combats relatés de manière substantielle dans des centaines de livres, aucun ouvrage global n'a raconté jusqu'ici en totalité les origines et le déroulement de l'un des plus gigantesques conflits de l'histoire de l'humanité. Grâce à la déclassification de près de 500 000 dossiers et documents secrets appartenant aux archives nationales américaines et anglaises, John Costello a été l'un des premiers à pouvoir utiliser de nouvelles informations qui remettent aujourd'hui sérieusement en cause les idées traditionnellement reçues. Ce qui est particulièrement étonnant, dans son énorme entreprise, c'est qu'elle nous apporte, références à l'appui, une nouvelle version des faits, avant et pendant la guerre, jusqu'à sa terrifiante conclusion en forme de champignon nucléaire à Hiroshima et à Nagasaki. Des années furent évidemment nécessaires aux historiens pour en filtrer et en apprécier les révélations, principalement au niveau des décisions cruciales d'ordre stratégique, des victoires et des défaites, un grand nombre d'entre elles résultant de l'action déterminante de services parallèles dont on ignorait jusqu'à présent l'existence. Retraçant de manière toujours passionnante l'âpreté de l'affrontement et l'étendue de son enjeu, La Guerre du Pacifique est un fantastique récit des hostilités à la lumière révélatrice des succès techniques et logistiques des Occidentaux.
Seconde guerre mondiale. L'histoire vraie de Oskar Schindler qui démarra son usine en Pologne avec des juifs déportés. Découvrant peu à peu l'horreur que son propre peuple fait subir aux juifs, il décident de sauver tous ceux qu'il pourra...
Cette enquête exhaustive sur le fonctionnement du système de santé mis en place par les nazis, dans la Werhrmacht et dans la SS en particulier, fait toute la lumière sur les expérimentations médicales perpétrées dans les camps de concentration et au sein des instituts de recherche. En révélant l'implication de nombreux médecins dont certains sont encore en exercice, et celle des grands groupes pharmaceutiques de renomnée mondiale, Ernst Klee nous fait découvrir une légion de bourreaux en blouse blanche qui commettaient des crimes abominables en se retranchant derrière les exigences la plupart du temps absurdes d'une recherche sans entraves. L'auteur montre que la force scientifique médicale et pharmaceutique allemande d'aujourd'hui repose en partie sur cet avantage d'avoir, en toute impunité, disposé pendant de nombreuses années de cobayes humains. Le livre d'Ernst Klee s'appuie tout a la fois sur les documents révélés au procès des médecins de Nuremberg et sur l'historiographie la plus récente. Il apporte une contribution décisive à ce que les historiens tiennent désormais pour acquis : l'élite du corps médical allemand et la recherche universitaire participaient activement et en toute connaissance de cause à la réduction de milliers d'êtres humains au statut de rats de laboratoire.